lundi 8 janvier 2018

« Feu et fureur, à l'intérieur de la Maison Blanche » après la sortie du livre choc sur Donald Trump, The Fake President (Art.502)


Quelque temps après les derniers douze coups de minuit de l'année, le leader suprême de la République populaire démocratique de Corée a fait une apparition publique pour présenter ses vœux urbi et orbi. A l'occasion de l'arrivée du nouvel an, Kim Jong-un avertit : « Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau. Ce n'est pas du chantage, mais la réalité (...) L'ensemble des Etats-Unis est à portée de nos armes nucléaires ». Etant conscient de ses capacités militaires limitées face à la puissance de feu dont dispose son ennemi, sur les plans conventionnel et nucléaire, le jeune Kim a quand même tempéré son discours guerrier en précisant que la Corée du Nord ne se servira pas de sa nouvelle arme de destruction massive que si elle était attaquée. En temps normal et dans un monde de raison, on saisirait cette petite ouverture, pour faire entrer les diplomates en action, afin de rétablir les ponts entre les parties et faire tomber la tension. 

Mais depuis un an, on n'est ni en temps normal ni dans un monde de raison, le pays le plus puissant de la planète est gouverné par un bouffon que personne de sensé ne peut vraiment prendre au sérieux. Après avoir menacé à la tribune de l'ONU au mois de septembre dernier, qu'il pourrait n'avoir d'autre choix que de « détruire totalement la Corée du Nord », Donald Trump fait savoir après 36 heures d'intenses réflexions, à 1h49 du matin : « Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un vient d'affirmer que 'le bouton nucléaire est toujours sur son bureau'. Est-ce que quelqu'un de son régime appauvri et affamé de nourriture, peut bien l'informer que moi aussi j'ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et mon bouton fonctionne! » Aussi incroyable que véridique. On n'est ni dans les toilettes d'une école ni dans sa cour de récréation, hélas, ce n'est ni un concours de zizis ni la compétition entre des écoliers pour savoir qui peut pisser le plus loin, mais c'est du même niveau intellectuel et c'est l'état du monde en ce début d'année ! 

On n'est pas à la première joute oratoire entre ces deux bouffons. Directe et indirecte via les conférences de presse, les allocutions, les médias et les réseaux sociaux, il y en a eu plusieurs. Pour le président nord-coréen, Trump est un « chien enragé », un « gâteux mentalement dérangé », un « vieux » et un « malade mental ». Pour le président américain, Kim est un « chien dérangé », un « fou », un « petit gros » et le « petit homme-fusée ». Et dire que l'un a fait une partie de sa scolarité en Suisse et fête ses 35 ans aujourd'hui, et l'autre a 71 ans, toutes ses dents mais toujours pas la raison ni la sagesse qui vont avec ! 


On pourrait rire de ces gamineries si d'une part, Kim Jong-un, le tyran, abruti et imprévisible, n'était pas à ses énièmes tir de missile balistique et essai de bombe nucléaire (celle de septembre 2017 était 16 fois plus puissante que la bombe larguée par les Américains sur Hiroshima en 1945), et d'autre part, Donald Trump, l'homme irréfléchi, impulsif et irresponsable, n'était pas le 45e président du pays dont l'arsenal nucléaire dépasse les 4 000 têtes, qui a déjà utilisé l'arme nucléaire dans le passé et à deux reprises svp, non pour mettre fin à la Seconde guerre mondiale, comme l'ont écrit les vainqueurs, mais pour la tester in vivo. 


On pourrait même s'en foutre si le président américain se limitait à la Corée du Nord, sauf que ce n'est pas le cas. Dans une interview accordée à la chaine MSNBC, le candidat Trump s'était demandé en mars 2016 : « Pourquoi les Etats-Unis fabriquent-ils des armes nucléaires si ce n'est pas pour les utiliser ? » Dans la foulée, il n'avait pas exclu d'utiliser ces armes de destruction massive contre les Moyen-Orientaux et les Européens ! Eh oui, quand le journaliste lui avait demandé, « Pouvez-vous dire que nous (Américains) n'utiliserions jamais d'arme nucléaire au Moyen-Orient ? », le président américain avait répondu : « Je ne dirais jamais ça. Je ne me priverais jamais d'aucune de mes options ». Et quand le même journaliste s'était enquis pour savoir si cela s'appliquerait sur « l'Europe » également, imperturbable, Trump avait précisé: « Je ne me priverais pas de cette option, pour personne ». Inquiet par la réponse, le journaliste avait reposé sa question directement : « Vous allez utiliser l'arme nucléaire en Europe ? » Comme « les cons ça osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait », Donald Trump avait alors fait savoir : « Non ! Je ne pense pas. Mais... ». On ne sait jamais, hein ? Et dire que ce bouffon a la prétention de rendre sa grandeur à l'Amérique ! Via un nouveau Hiroshima peut-être ? 


On ne pourra pas comprendre la politique stupide adoptée par le président des Etats-Unis sur de grands dossiers comme l'accord de Paris sur le climat, la reconnaissance de Jérusalem capitale d'Israël, le Muslim Ban, le Mexican Wall, la remise en question de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran et la gestion de la nucléarisation de la Corée du Nord, ainsi que toutes les âneries qu'il a débitées depuis un an, sans effectuer une plongée dans la personnalité du bonhomme. 


Sur 353 jours en fonction, Donald Trump a passé
117 jours dans ses propriétés de luxe
et 91 sur un terrain de golf.
NBC News (compteur le 8 janv. 2018)
On savait déjà d'après NBC News et le New York Times, que Donald Trump passe 1/4 de son temps de président sur un terrain de golf (91 jours au total depuis le 20 janvier 2018 !), 1/3 de ses journées dans ses propriétés de luxe (117 jours depuis qu'il est entré en fonction il y a 353 jours) et jusqu'à 1/2 de ses heures éveillées à regarder la télé (4-8 heures par jour !). On savait aussi que depuis qu'il est sur Twitter, mars 2009, il tweete en moyenne 12 fois par jour. A supposer que chaque gazouillis lui prend 5 minutes, on peut en déduire que depuis 9 ans, il passe en moyenne au moins 1h/j à tweeter ! On savait également d'après le Washington Post, qu'il a fait 1 950 déclarations fausses ou trompeuses en 347 jours, soit une moyenne de près de 6 fakes news ou infos trompeuses par jour. D'où le surnom que je lui ai donné récemment : « The Fake President ». Si vous rajoutez à tout cela, le temps qu'il passe pour la coloration de ses cheveux avec le produit « Just for Men » (il faut imaginer la tête du macho le temps de la coloration, hehehe), les coiffer de cette manière bizarroïde (pour camoufler l'îlot de calvitie), et les fixer avec un spray raidisseur (et non du gel), rien que cela, ça vous donne une idée de ce drôle de zozo qui occupe le Bureau ovale et qui possède les codes nucléaires de quoi pulvériser la planète Terre une fois pour toutes. 

Ç'aurait pu s'arrêter là et on aurait pu s'en contenter, mais il a fallu qu'un journaliste américain, Michael Wolff, fourre son nez et en remette une couche, et couche sur couche. Ce ne fut pas son intention au départ. Il n'avait d'ailleurs « pas été particulièrement hostile » au cours de la phase de recherche et d'approche. « Cela m'a permis de les rendre relativement ouverts ». Grâce à près de 200 entretiens réalisés avec Donald Trump et plusieurs personnes de son entourage, dont Steve Bannon l'ex-conseiller stratégique du président américain, au vu et au su de tous, à l'intérieur de la Maison Blanche et en dehors, il a pu reconstituer la face cachée de l'actuel locataire de la Maison Blanche dans le livre « Fire and Fury : Inside the Trump White House », sorti vendredi dernier, le 5 janvier (éditions Henry Holt & Co - USA et éditions Little Brown - UK). Ce n'est guère flatteur pour le personnage, encore moins rassurant pour le reste du monde. 

Côté sérieux, on apprend pas mal de choses. Pour cet ex-homme de confiance de Trump, Steve Bannon, le directeur général de la campagne du candidat républicain un moment, la rencontre secrète entre Trump Junior et Natalia Veselnitskaya, une avocate russe proche du Kremlin, en pleine campagne électorale, était « une trahison, antipatriotique, une idée de merde ». Cette réunion avait comme but de récupérer des informations compromettantes sur Hillary Clinton, afin de donner l'avantage à Donald Trump. En apprenant cette possibilité, Trump Junior avait répondu dans un email, « I love it », au lieu d'alerter le FBI sur cette tentative d'ingérence d'une puissance étrangère russe dans une élection démocratique américaine. Finalement, le 9 juin 2016, à la Trump Tower de New York, les « intéressés » se sont transformés en « comploteurs ». Dans la salle de conférence du 25e étage -notez bien l'étage, c'est important pour la suite- il y avait le fils de Donald Trump, ainsi que son gendre, Jared Kushner, et son directeur de campagne, Paul Manafort. Dans ce sillage, l'ex-conseiller du président américain fait savoir que « la chance que Don Junior n’ait pas fait monter ces demeurés jusqu’au bureau de son père au 26e étage est nulle ». Il suffisait de prendre l'escalier ! On dirait qu'il y a de quoi faire avancer le Russiagate et mettre Donald Trump dans une folle rage ! Steve Bannon fait même des pronostics qui devraient amplifier la rage des Trump. Selon lui, non seulement l'enquête devrait se concentrer sur le « blanchiment d'argent », mais « ils (l'équipe du procureur spécial, Robert Mueller, chargée de l'affaire) vont craquer Don Junior comme un œuf, à la télé nationale ». Trois personnes sont déjà inculpées. Le meilleur est encore à venir. « Ils (Trump & Co) sont assis sur une plage, essayant d'arrêter un ouragan catégorie 5 ». Sacrée métaphore de la part de Steve. Mais, son volte-face 48 heures après la sortie du livre, en déclarant que 
« Donald Trump Jr. est un patriote et un homme bien (...) Ces commentaires ne s'adressaient pas à Don Jr. », ne prouve qu'une chose, lui aussi n'est un bouffon, comme son ex-patron.

"La nuit de l'élection.
C'est comme s'il avait vu un fantôme"
,

d'après son propre fils, Trump Junior.
Illustration de Jeffrey Smith
New York Magazine (3 janv. 2018)
Dans ce livre, on apprend aussi que l'homme d'affaires ne croyait pas à son élection ! Un échec retentissant face à une « véreuse » comme Hillary Clinton et tous les médias coalisés contre lui, devait le rendre « martyr » et « célèbre ». D'ailleurs, l'ex-star de la reality show avait déclaré en coulisse au début de la course présidentielle : « Je peux être l'homme le plus célèbre du monde ». L'échec devait aussi permettre à sa femme Melania de « retourner aux discrets déjeuners » et ferait de sa fille Ivanka et de son gendre Jared, des « célébrités internationales ». En somme, « perdre » devait rendre « tout le monde heureux ». Les Trump croyaient tellement peu au succès, que Donald et Jared ont refusé catégoriquement d'investir leur propre argent dans la campagne électorale. D'après son propre fils, Trump Junior, le soir de l'élection, quand les premières estimations commençaient à arriver vers 20h, « (DJT) avait l'air d'avoir vu un fantôme » et « Melania était en larmes, mais pas de joie ». L'investiture de Trump a été vécue comme un désastre. Pas seulement parce que Barack Obama avait réussi à rassembler plus de monde. « Il était fâché que des stars de premier plan aient snobé l’événement... Toute la journée, il affichait sur le visage ce que son entourage appelle sa tête de golfeur : énervé, les épaules voûtées, les bras ballants, les sourcils froncés, les lèvres pincées. » 

Après le choc de l'élection, il fallait assumer et assurer. Pour ce faire, Trump a accepté d'être initié à la Constitution américaine par un conseiller politique, Sam Nunberg. Le problème c'est qu'ils n'ont pas pu aller au-delà du Quatrième amendement, Donald s'ennuyait à mourir. Le livre nous apprend aussi combien Trump et son équipe étaient non préparés à la haute magistrature. « Le président... avait peu d'idées précises sur la façon de transformer ses thèmes au vitriol en politique. Et lui faire des suggestions était profondément compliqué. » On découvre par ailleurs que Trump « ne lit pas », « manque de concentration », « n'effleure même pas les dossiers » et fait surtout « confiance à sa propre expertise, aussi dérisoire soit-elle », au point que « certains croyaient qu'il était demi-alphabète ». En somme, « il était souvent confiant, mais il était aussi souvent paralysé ». Pour Katie Walsh, l'ex-chef du cabinet adjointe de la Maison Blanche, travailler avec le nouveau président américain c'était « comme essayer de comprendre ce qu'un enfant veut ». 


Et c'était guère mieux pour l'entourage. Le soi-disant haut conseiller du président, Jared Kushner, fut incapable, un mois et demi après la prise de fonction de Trump, de donner les « trois priorités de cette Maison Blanche » à Katie Walsh justement. Il s'est contenté d'un « oui, nous devrions probablement avoir cette conversation (avec le président) ». Pourquoi se presser, hein ? Par contre, le gendre était capable d'aller voir son beau-père pour se plaindre des autres membres de l'équipe : « Vous voyez, c'était l'idée de Reince (Priebus, ex-chef de cabinet de la Maison Blanche) ou l'idée de Steve (Bannon, ex-conseiller stratégique du président) ». Il savait très bien aussi, d'après « l'accord sérieux » qu'il avait conclu avec sa femme Ivanka, que la priorité était pour elle : « si à l’avenir l’opportunité se présentait, elle serait la candidate à la présidence » et pas lui. La fifille de Trump aurait plaisanté en disant que « la première femme présidente (...) ce ne serait pas Hillary Clinton, ce serait Ivanka Trump ». On n'a pas fini avec les Trump ! En tout cas, Michael Wolff résume l'ambiance à la Maison Blanche de ce début de mandat, en citant Henry Kissinger : « C'est une guerre entre les Juifs (comprenant Jared Kushner, Ivanka Trump, Gary Cohn...) et les non-Juifs (groupe de Steve Bannon) ». Pour couper court à d'éventuelles accusations d'antisémitisme, rappelons que l'ancien secrétaire d'Etat américain et conseiller à la sécurité nationale était lui-même de confession juive. 


Trump est un paranoïaque, on le sait, on le devine aisément. Le livre nous le confirme. Non seulement les Trump font chambre à part, comme les Underwood de House of Cards, mais en plus, on apprend par Michael Wolff que peu de temps après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, « il a commandé deux écrans de télévision en plus de celui qui était déjà là, et un verrou pour la porte (de sa chambre à coucher), déclenchant une brève confrontation avec les services secrets, qui ont insisté pour qu'ils aient accès à la pièce ». Trump est un capricieux, on le sait aussi, on le devine d'ailleurs. Comme un ado, il laisse trainer ses vêtements par terre et gare à celui ou celle qui aurait pendant la moitié d'un quart de seconde l'incongrue idée de les ramasser. « Si ma chemise est par terre, c’est parce que je la veux par terre ». Quelle personnalité forte diront ses fans ! C'est lui et lui seul qui devait signaler au personnel quand il était nécessaire qu'on fasse son lit ou qu'on change ses draps. Quel leader, n'est-ce pas ? Trump est un narcissique, on le sait également, on le devine évidemment. « Une grande partie de la conversation quotidienne du président consistait en un récit répétitif de ce que les différents hôtes avaient dit de lui. » Ah comme c'est passionnant ! Trump est un misanthrope, on le sait bien sûr, on le devine pardi. « Quand il était au téléphone après le dîner, il spéculait sur les défauts et les faiblesses de chaque membre de son équipe. Bannon était déloyal, pour ne pas dire qu'il ressemblait toujours à de la merde. Priebus était faible, pour ne pas mentionner qu'il était petit, un nain. Kushner était un ambitieux. Sean Spicer (ex-porte parole de la Maison Blanche) était stupide et avait l'air terrible aussi. (Kellyanne) Conway (conseillère du président, l'auteur du concept 'alternative facts') était une pleurnicharde. Jared et Ivanka n'auraient jamais dû venir à Washington. » Oh que c'est beau l'esprit d'équipe ! 


Et que ferait un parano-capricieux-narcissique-misanthrope svp? Ah, n'essayez pas de deviner, c'est impossible. « Personne ne doit toucher quoi que ce soit, surtout pas sa brosse à dents ». Pour Michael Wolff c'est parce que « il craignait depuis longtemps d'être empoisonné, une raison qui explique pourquoi il aimait manger chez McDonald's, où personne ne savait qu'il viendrait et où la nourriture est préparée en toute sécurité ». Et n'allez surtout pas fantasmer sur les soirées de Donald ! « S'il ne prenait pas son diner de 18h30 avec Steve Bannon (...) il était au lit avec un cheeseburger, regardant ses trois écrans et passant des coups de fil... à un petit groupe d'amis... pour comparer les notes (que lui donnent) les uns et les autres. » Oh, on dirait que derrière la carapace, il y a un grand manque de confiance en soi !


"Trump s'est terré dans sa chambre à coucher
de la Maison Blanche en février 2017"

Illustration de Jeffrey Smith
New York Magazine (3 janv. 2018)

Terminons ce tour d'horizon de la personnalité du président des Etats-Unis par deux appréciations rapportées par Michael Wolff. D'une part, celle de Rupert Murdoch, à propos de la politique d'immigration du président américain. Le magnat des médias a qualifié ce dernier d'un « putain d'idiot ». D'autre part, celle de l'un de ses vieux amis, Thomas J. Barrack Jr., un milliardaire américain d'origine libanaise, qui a déclaré à propos du président américain : « Il n'est pas seulement fou, il est aussi stupide ». Par la suite, il a nié de l'avoir dit.
De son côté, Donald Trump considère que « Michael Wolff est un grand perdant qui a inventé des histoires afin de vendre ce livre vraiment ennuyeux et mensonger. » Peut-être bien. Et à propos, de la « trahison » de Trump Junior et de la collusion de Trump & Co avec Poutine & Co ? « Il a utilisé le négligé Steve Bannon, qui a pleuré quand il a été viré et (m')a supplié pour (garder) son travail. Maintenant, le négligé Steve a été largué comme un chien par presque tout le monde. Dommage! » Et dire que sans Steve Bannon, le directeur de campagne du candidat Trump pendant trois mois et le conseiller stratégique du président Trump pendant sept mois, Donald Trump serait retourné au business et à la reality show, ce qui aurait évité aux Etats-Unis et au monde le désastre de cette présidence ! Quelques heures plus tard, le voilà plongé dans une crise narcissique délirante aiguë : « Au cours de ma vie, mes deux plus grands atouts ont été l'équilibre mentale et le fait d'être vraiment intelligent... Je suis passé de l'homme d'affaires TRÈS prospère, à une grande star de la télé, à président des États-Unis (du premier coup). Je pense que cela serait qualifié, non d'intelligent, mais de génie... et un génie très stable ! » On dirait que pour l'intelligence aussi, moins on en a, et plus on en parle. En tout cas, ce livre accablant sur Donald Trump a poussé le Secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson à préciser et se répéter sur CNN : « Je n'ai jamais remis en cause son aptitude mentale, je n'ai aucune raison de douter de son aptitude mentale ». A propos de T. Rex, rappelons que l'été dernier, lui aussi a traité Trump de « moron » (un imbécile). Décidément ! 

A croire le locataire de la Maison Blanche, le journaliste américain, auteur d'une dizaine de livres, serait un menteur. Possible, si et seulement si, on ne tient pas compte d'un principe fondamental qui régit tout ce qui se passe sous notre belle étoile, le Soleil : le principe de cohérence. Donald Trump est un bouffon. Tout ce qu'il fait et dit le confirme. Pas de mystère, ni de paradoxe, encore moins d'exception à la règle. Exemplī grātia, ce tweet justement, sur son « beaucoup plus gros bouton nucléaire ». Il a essayé d'interdire la parution du livre. En vain, il est le numéro un des ventes sur Amazon. Il sait très bien que tôt ou tard, le « Russiagate » le fera tomber de son piédestal sur lequel des Américains naïfs l'ont hissé, pour soi-disant « Make America Great Again ». Tu parles !