mercredi 11 avril 2018

En attendant les frappes américaines contre le régime d'Assad, voici les Forces syriennes de sécurité intérieure de la ville libérée de Raqqa (Art.520)


On nous a dit c'est « Assad ou le chaos ». On a eu Assad et le chaos. 


La propagande est aujourd'hui et plus que jamais caduque. Dans ce chaos, il y a Comme le montre la photo ci-dessous, publiée par le porte-parole de la Coalition internationale arabo-occidentale formée autour des Etats-Unis par Barack Obama en août 2014, le colonel Ryan Dillon, voici les braves hommes et femmes syriens de la nouvelle promotion des Forces syriennes de sécurité intérieure, qui auront la charge d'assurer la sécurité de leurs compatriotes dans la ville syrienne de Raqqa, libérée à la fois des terroristes de Daech et des terroristes de Bachar el-Assad.


On a appris aujourd'hui aussi que des frappes sont programmées en Syrie, après l'utilisation d'armes chimiques une nouvelle fois, samedi 7 avril, par Bachar el-Assad à Douma. C'est le président américain qui l'a annoncé urbi et orbi, à sa manière, par un tweet. « La Russie s'engage à abattre n'importe quel missile et tous les missiles (qui seront) tirés sur la Syrie. Prépare-toi Russie, parce qu'ils viendront, beaux, nouveaux et 'intelligents'! Vous ne devriez pas être les partenaires d'un animal qui tue son peuple avec du gaz et qui en profite! »


Excellent Donnie! Surtout qu'il s'agit de la règle fixée par Barack Obama, la fameuse ligne rouge que constitue l'usage d'armes chimiques. Mais Donald Trump restera un bouffon quand même, pour trois raisons. Primo, à cause de ce style primaire de s'exprimer, même sur des sujets graves. Secundo, pour la diffamation à l'égard des animaux, la cruauté d'Assad ne peut être rattachée à aucune espèce animale existante. Tertio, parce que ses frappes ne s'inscrivent absolument pas dans une quelconque stratégie en Syrie. Il a déjà frappé le régime, il y a un an, après une autre attaque chimique. Mais le plus grave c'est qu'il a déclaré il n'y a même pas deux semaines, texto : « Nous allons quitter la Syrie très bientôt... Très bientôt. Très bientôt, nous partirons. Nous allons avoir 100% du 'califat'... Nous récupérons cela rapidement, rapidement. Mais nous allons bientôt sortir de là ». En 35 secondes, The President of the United States of America a répété à trois reprises qu'il retira les troupes américaines déployées en Syrie (2 000 soldats au total), et à quatre reprises, que ça sera pour bientôt !

Et comme d'habitude, la Russie a bloqué hier un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoyait de créer un mécanisme d'enquête pour établir les responsabilités. Et comme d'habitude, les « idiots utiles » de Poutine et de Bachar, ne savent plus quoi inventer pour éviter de condamner clairement et sans ambiguité ce nouveau crime de guerre de Bachar el-Assad et la flagrante complicité de Vladimir Poutine, qui oeuvre depuis plus de sept ans à protéger le tyran de Damas, à tout prix. Dernier exemple en date chez Jacques Bourdin sur BFM-TV ce matin, avec le député français du Nord du comandante Mélenchon, Adrien Quatennens, qui visiblement ne connait pas le sujet et pédale dans le bourghoul en prétendant que le régime a accepté l'enquête de l'ONU et qu'il faudrait attendre les résultats d'une enquête, bloquée par la Russie!, pour savoir qui en est responsable. C'est c'là oui.

Cette attaque chimique, au gaz sarin et/ou au chlore, vise à faire régner la terreur, afin d'en finir au plus vite avec le dernier bastion rebelle salafiste des environs de Damas, encore opposé à la tyrannie des Assad. Elle aurait couté la vie à 40 Syriens. On dénombre 500 blessés, essentiellement de la population civile. Ils présentaient tous les symptômes typiques d'une exposition à un agent neurotoxique (difficultés respiratoires, brûlures de la cornée, mousse sortant de la bouche, etc.).

Elle survient un an jour pour jour après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun commise par le régime syrien (le 4 avril 2017 précisément), ayant fait jusqu'à 200 morts et 560 blessés. La responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans ce crime de guerre est doublement confirmée :

- le 6 septembre 2017, par la commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme en Syrie (créée en 2011) : « Toutes les preuves disponibles permettent de conclure qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les forces aériennes ont lancé une bombe dispersant du gaz sarin... L'utilisation du gaz sarin à Khan Cheikhoun le 4 avril par les forces aériennes syriennes constitue des crimes de guerre » ;

- le 26 octobre 2017, par le Joint Investigative Mechanism, la commission d'enquête conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques OIAC (créée en 2015 et dissoute en 2017 à cause du blocage de la Russie) : « Le groupe (d'experts) est convaincu que la République arabe syrienne est responsable de l'usage de sarin sur Khan Cheikhoun le 4 avril 2017... Le gaz sarin a été propagé via une bombe aérienne lancée depuis un avion ».

A l'époque aussi, la Syrie d'Assad a nié en être responsable. A l'époque aussi, les idiots utiles ont voulu attendre l'enquête. A l'époque aussi, la Russie de Poutine a mis et un et deux et trois veto à trois projets de résolutions, afin d'en finir une fois pour toutes avec le JIM, le Joint Investigative Mechanism, la commission d'enquête conjointe de l'ONU et de l'OIAC.


Les frappes américaines, et probablement françaises, auront lieu, mais elles ne changeront rien au cours des événements, car ni les Etats-Unis ni la France n'ont une stratégie claire en Syrie. Donald Trump pense déjà à la reconstruction de la Syrie ! Pour lui, la conduite à suivre est très simple. Il l'a exprimé dans son discours de l'Ohio le 29 mars. « Nous sommes en train de renverser Daech (grâce à la stratégie fixée par Obama, près de deux ans et demi avant l'arrivée au pouvoir de Trump!)... Laissons les autres s'occuper de ça maintenant... Nous allons rentrer au pays, chez nous, où nous voulons être ». Eh bien, « les autres », ce sont justement Bachar el-Assad, Hassan Nasrallah, Recep Tayyip Erdogan, Ali Khamenei et Vladimir Poutine, ceux qui ont ravagé la Syrie et permis à l'organisation terroriste Daech, de s'étendre et de proliférer. Une brochette de leaders extraordinaires pour un merveilleux avenir au Moyen-Orient, n'est-ce pas ? 

dimanche 1 avril 2018

Voici les « braves » soldats d'Israël qui se sont attaqués à la « Grande marche du retour » des Palestiniens de Gaza (Art.518)


Des soldats israéliens sur une colline
surplombant la bande de Gaza,
le 30 mars 2018, où 16 Palestiniens
ont été tués et 1 400 blessés.
Photo : Amir Cohen, Reuters

Gaza, vendredi matin. Belle journée en perspective. A pied ou à dos d'âne, en voiture ou en tracteur, dans un van ou dans un bus, hommes, femmes et enfants, des dizaines de milliers de Palestiniens de tous âges et de toutes les classes sociales, des quatre coins de cette minuscule bande de terre coupée du monde depuis des lustres, entament leur « Grande marche du retour » vers la terre de leurs ancêtres. Bien plus qu'une marche, celle-ci devait déboucher vers des rassemblements pacifiques organisés entre le 30 mars et le 15 mai, dans cinq zones situées à proximité de la frontière qui sépare la bande de Gaza d'Israël, mais suffisamment à distance pour éviter de donner aux forces israéliennes le prétexte de tirer sur les manifestants, surtout que la marche est soutenue par le Hamas. Peine perdue, elles ont tiré quand même.

Il faut dire que pour le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, un faucon originaire de la Moldavie soviétique, qui n'a trouvé le chemin de la Terre promise qu'en 1978 et pour qui « les Arabes Israéliens qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache », la (dé)marche palestinienne relève de la « provocation », mot déjà utilisé il y a quelques semaines pour menacer les Libanais, peuple et dirigeants, et dissuader des sociétés pétrolières française, italienne et russe, de se lancer dans le forage dans certaines zones au large des côtes libanaises. Ici, il conseille « aux résidents de la bande de Gaza... de continuer votre vie normale » car « quiconque s'approche du mur (de la frontière), met sa vie en danger ». Notez bien ce « continuer votre vie normale », traduction, loin de la frontière et très loin de la Grande marche du retour ! Pour que la menace soit mieux comprise, le ministre israélien a non seulement agité l'épouvantail du Hamas (qui a pourtant donné des consignes claires et strictes pour éviter justement de tenter de franchir la frontière israélo-palestinienne), il s'est donné la peine de rédiger son tweet en arabe svp. Et dire que deux tiers de la population de Gaza, soit 1,3 million de personnes sur les 2 millions d'habitants, sont des « réfugiés palestiniens » chassés de leurs terres par des Avigdor Lieberman venus au 20e siècle des quatre coins d'Europe.


Le début de ce mouvement pacifique palestinien coïncide avec le 42e anniversaire de la commémoration de la Journée de la Terre et de la mort de 6 Arabes tués par l'armée israélienne en 1976, alors qu'ils protestaient contre la confiscation de leurs terres par l'Etat hébreux. La fin de ce mouvement pacifique coïncide avec le 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, sur les ruines de la Palestine mandataire. Ce double événement est désigné par les Arabes par al-Nakba, la « catastrophe ». Et pour cause, les « colonisateurs » juifs (terme justifié puisqu'il n'y avait que quelques milliers de Juifs en Palestine avant la mise en oeuvre du projet sioniste par des Européens de confession juive, à la fin du 19e siècle), ont expulsé 750 000 Palestiniens de la Palestine de l'époque! Afin de rendre leur retour impossible, ils ont procédé à la destruction minutieuse et au repeuplement systématique de 80% des villages arabes de la Palestine.

L'extraordinaire idée de cette « marche » palestinienne, n'est pas sans rappeler d'autres marches historiques. La plus célèbre de toutes est incontestablement celle organisée par des défenseurs afro-américains des droits civiques, dont Martin Luther King, le 28 août 1963. « La Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté » avait réuni plus de 300 000 personnes, dont 20% de Blancs. C'est au cours de ce rassemblement devant le Lincoln Memorial, que le pasteur baptiste a prononcé son fameux discours, « I have a dream ». Et c'est au succès de cette marche, que l'on doit le vote du Civil Rights Act de 1964, qui a mis fin à la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine nationale.  Infatigable militant non-violent, Martin Luther King militera jusqu'à son assassinat, un 4 avril, il y a 50 ans, contre la ségrégation raciale. Il sera Prix Nobel de la Paix.

« La Marche sur Washington » le 28 août 1963,
où Martin Luther King fera son discours
« I have a dream » devant le Lincoln Memorial.
Photo: U.S. federal government

Toujours est-il que pour la énième fois, ce vendredi à Gaza, « l'armée la plus morale du monde » n'a pas été à la hauteur de la réputation taillée sur mesure par les propagandistes officiels et propagée dans le monde par leurs vecteurs occidentaux. Voyant plus de 30 000 Palestiniens affluer pour prendre part à la « Grande marche du retour », Tsahal n'a pas hésité à pulvériser les manifestants pacifiques, même ceux qui étaient loin de la frontière, avec du gaz lacrymogène, allant jusqu'à utiliser pour cela des drones. Comme le gaz n'a pas fait son effet, disperser les protestataires, les soldats israéliens se sont mis alors à tirer à balles réelles, assez rapidement dans la journée. Et voilà que le drame arrive. Un Palestinien est tué et d'autres sont blessés. Et au lieu que la foule ne soit terrorisée comme le prévoyaient les lâches soldats israéliens bien cachés en haut sur les collines environnantes, les victimes sont évacuées dans la dignité et la « marche du retour » reprendra comme prévu. Les snipers de Tsahal, que la propagande israélienne se plait à les désigner par "tireurs d'élite", tirent de nouvelles fois à balles réelles. D'autres Palestiniens sont tués et blessés. Ils seront évacués dans la peine et la marche reprendra de nouveau avec plus de détermination. Et comme si de rien n'était, l'armée israélienne tirera balle après balle, encore et encore, d'une manière ciblée et à l'aveugle, tuant à la fin de la journée, au moins 16 Palestiniens, et blessant au total, plus de 1 400 personnes. Ils ont tiré sur tout ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas d'ailleurs, les moyens de transport des manifestants aussi ont été la cible des snipers de l'armée israélienne. C'est tout simplement intolérable. Précisons à tout hasard, qu'aucune de ces victimes n'avait franchi la frontière israélo-palestinienne ! Elles ont toutes été tuées et blessées alors qu'elles se trouvaient en territoire palestinien, certains médias oublient de le préciser.

Photo de la page Facebook
مسيرة العودة الكبرى

Rien de nouveau sur les côtes orientales de la Méditerranée. C'est Israël dans toute sa splendeur avec ses réactions inadaptées et disproportionnées. Ça serait Assad ou Kadhafi, on aurait vociféré contre ces monstres qui massacrent leur peuple. Là, circulez il n'y a rien à voir, la puissance occupante israélienne massacre un autre peuple, c'est la routine d'une injustice qui dure depuis 70 ans. Cela fait déjà 11 ans que Gaza est soumise à un embargo sévère par les autorités israéliennes et le Conseil de sécurité de l'ONU continue à palabrer sur les risques d'escalade, sans parvenir à dégager ne serait qu'une déclaration sur la tragédie d'aujourd'hui, à défaut d'une condamnation ferme. Les représentants des Etats-Unis et du Royaume Uni ont regretté que la réunion diplomatique ait eu lieu le vendredi, alors que la Pâque juive a déjà commencé et que les dirigeants israéliens ne sont plus joignables. Ah, pardon pour le dérangement!

En tout cas, c'est parce que justement, nous sommes à la fois en pleine fête juive de Pâque, celle de la libération de l'asservissement, et en pleine fête chrétienne de Pâques, celle de la résurrection par le sacrifice, que j'ai décidé de rédiger cette note sur un événement en rapport avec et la libération de l'asservissement et la résurrection par le sacrifice.

Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l'usage par l'armée israélienne de balles réelles, une demande aussitôt rejetée par les dirigeants de l'Etat hébreux. Comment peut-il en être autrement quand les Etats-Unis eux-mêmes bloquent un projet de déclaration du Conseil de sécurité qui devait simplement l'évoquer ?

A ce propos, l'armée israélienne a elle aussi communiqué sur le sujet. En 48 heures de tweets, il ne sera jamais question des 1 400 Palestiniens blessés le 30 mars. Non mais quoi encore, il n'y a pas mort d'hommes, ils se rétabliront de toute façon! Soit. Et qu'en est-il des 16 personnes qu'elle a tuées? Tsahal les a identifiés, ils sont tous terroristes. Ah, ça tombe bien, les snipers israéliens sont de formidables profilers, à distance et même de dos. Haaretz a mis en ligne une vidéo où l'on voit clairement un Palestinien abattu alors qu'il est loin de la frontière et dos aux Israéliens, ne présentant aucune menace pour quiconque, il portait tout simplement un pneu! On dirait que les « règles d'engagement » de Tsahal sont obsolètes.

 Afin de tuer dans l'oeuf l'idée de génie de la Grande marche du retour, qui doit s'étendre sur 6 semaines, il n'y a rien de mieux que de sortir l'épouvantail du mouvement islamiste, le Hamas. Et pour mieux discréditer cette redoutable protestation-populaire-pacifique-palestinienne, à en croire les Israéliens, ce vendredi à Gaza, il n'a été question que « d'activités terroristes » et « d'émeutes violentes ». Et pour ceux qui aurait quand même encore une bonne opinion de l'événement, Tsahal a prévu les gros moyens, les abreuver avec de la propagande. Allez, répétez avec moi en boucle, « ce n'est pas une manifestation pacifique, c'est une zone de terreur ».


Et pour mieux convaincre les récalcitrants, à la propagande, rien ne vaut les preuves par des illustrations, surtout quand on n'a pas suffisamment d'images et de vidéos pour justifier le terrible bain de sang côté palestinien : 16 morts et 1 400 blessés.


A gauche, « la plupart des manifestations ». A Paris, reconnaissable à son Arc de triomphe en background, pour le compte de Tsahal en français. C'est la statue de la Liberté pour New York, sur le compte de Tsahal en anglais, avec l'inscription « ce que vous apportez à une manifestation ». D'après Tsahal, les Français et les Américains viennent manifester avec des pancartes, des banderoles et un haut-parleur, et attendent gentiment que le temps passe pour rentrer manger leur gigot d'agneau ou leur dinde aux marrons. Des émeutes en France ou aux Etats-Unis? Non mais, vous plaisantez, ça ne va pas à la tête !


A droite, ce sont « les manifestions du Hamas » (compte français de Tsahal), « ce que le Hamas apporte à leurs émeutes » (compte anglais de Tsahal), le « Hamas » en vert, le vert de l'islam, avec en toile de fond des mosquées, pour que le message imprime bien les esprits simples. Le Hamas ? Non mais, le lavage de cerveau a été fait, on ne va quand même pas recommencer, la Grande marche du retour est celle des miliciens du Hamas, point barre, ok ? Soit. D'après l'illustration de l'armée israélienne, les manifestants palestiniens apportent toujours des fusils, des cocktails Molotov et des lance-pierres. Non mais, ils ne connaissent rien d'autres et ne savent pas faire autre chose ! Alors, « vous voyez la différence » maintenant, « do you see the difference », oui ou non ?

Le message de l'armée israélienne est triple, il s'adresse surtout aux pays occidentaux : les Palestiniens sont tous du Hamas, leurs manifestations sont des émeutes et ils ne ressemblent pas à vous autres Occidentaux. A part la propagande évidente de Tsahal, qui culmine avec ce ridicule message « le Hamas dit au monde qu'il s'agit d'une manifestation pacifique, ça devrait être appelé une émeute violente », et qui est contredite par les images du terrain, dont celles publiées dans cet article qui prouvent incontestablement le caractère pacifique de la Grande marche du retour, ce qui frappe dans ces publications c'est l'amateurisme et le racisme.

Aujourd'hui, il semble que les Palestiniens aient enfin compris que :
. c'est par la voie pacifique qu'ils vaincront la puissance de feu d'Israël,
. c'est par la doctrine de la non-violence qu'ils se libéreront de la terreur de l'Etat hébreux,
. c'est par la persuasion qu'ils pousseront les Occidentaux à adopter le principe du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions),
. c'est par les réseaux sociaux qu'ils annihileront la propagande israélienne,
. c'est à travers les Ahed Tamimi qu'ils feront plier la puissance occupante des Territoires palestiniens,
. c'est grâce à des initiatives comme la « Grande marche du retour » qu'ils permettront aux réfugiés palestiniens de retourner sur les terres de leurs ancêtres.

"La Grande marche du retour"
de 1,3 million de réfugiés palestiniens
à Gaza (2 millions d'habitants),
du 30 mars au 15 mai 2018
Photo : Mohammed Salem / Reuters

L'affaire Ahed Tamimi a été marquée par l'incarcération de l'adolescente de 17 ans, l'exagération des charges retenues contre elle (12 chefs d'inculpation!), la tenue d'un procès à huis clos, la fabrication de fake news sur la famille Tamimi, etc. La Grande marche du retour a commencé avec une journée sanglante avec 16 Palestiniens tués et 1 400 blessés. La réaction disproportionnée d'Israël dans ces deux événements, prouve à quel point l'Etat hébreux est vulnérable face à ce genre de protestations pacifiques, dont l'efficacité sur les opinions publiques occidentales, et même israéliennes, est à la fois redoutable et redoutée.

La violence, les armes, le terrorisme et la guerre, sans oublier les rituels stupides d'incendier les drapeaux américain et israélien et de brûler des pneus, produisent exactement l'effet inverse de ce qui est escompté. C'est du pain béni pour Israël. Les Palestiniens font preuve d'une extraordinaire capacité de résilience. Ce sont ces initiatives non-violentes qui feront perdre à Israël l'immunité diplomatique qui le met à l'abri des sanctions internationales, malgré les violations et les crimes qu'il commet depuis 70 ans. C'est la voie pacifique qui permettra aux Palestiniens de retrouver les droits spoliés depuis 70 ans par l'occupant israélien, dont ceux de créer l'Etat de Palestine et de retourner sur la terre de leurs ancêtres, conformément à une dizaine de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Alors, débout et en marche !